Xosé Luis Méndez Ferrín : Arrayano
Langue originale: Gallego
Titre original: Les Arrayans
Traduction: Luisa Castro
Année de publication: en 1991
Évaluation: Hautement recommandé
(Remarque : j’ai lu ce livre en galicien, je ne peux donc pas commenter la traduction).
Méndez Ferrín est une figure populaire et une grande référence de la littérature galicienne, qui était en fait président de l’Académie royale de Galice, c’est pourquoi les attentes à l’égard de son travail sont assez élevées. Voyons.
c’est Les Arrayans Il s’agit d’un recueil de dix nouvelles qui appartient à la période de maturité de l’auteur, alors qu’il avait déjà un peu plus d’un demi-siècle et avait accompli une grande partie de sa carrière. On peut alors assumer – et le faire correctement – un style mature et réfléchi, cohérent et développé où ses influences sont clairement perceptibles.
Les Arraeens du titre font référence au nom A Raia, la zone frontalière hispano-portugaise de la province d’Orense, d’où est originaire l’auteur et où se déroulent les histoires qui nous concernent ici, peut-être la seule chose dont ils disposent. commun entre eux. L’époque à laquelle ils se trouvent remonte à quelques siècles, après la guerre civile, dans la première moitié du XXe siècle.
Si l’un d’entre vous est un adepte de la littérature galicienne, vous avez probablement remarqué certains des points communs – sans même appeler cela votre propre style – partagés par plusieurs conteurs galiciens, en particulier plusieurs de leurs œuvres. Je veux dire une sorte de réalisme magique galicien, où réalité et fantaisie, monde réel et rêve, prosaïque et superstition se rencontrent, doté de ses propres règles et cohérence interne, entièrement alimenté par son propre monde mythologique profondément enraciné qui tire. À propos du folklore galicien.
Méndez Ferrín ne pourrait pas être moins, et dans ce recueil d’histoires, on peut voir une patine transparente de fantaisie qui les entoure et les infecte plus ou moins, devenant ainsi – à mon goût – le point fort du livre : celui d’être et le non-être, ce fil, la fine ligne qui sépare le monde concret et le monde abstrait.
L’auteur peut se vanter d’une maîtrise de l’art de la narration : le style varie dans chaque récit de la forme épistolaire au monologue interne, en passant par des récits qui oscillent entre la première et la troisième personne, par un narrateur omniscient ou par un personnage secondaire de l’histoire. un ouvrage, tout cela, comme je l’ai déjà dit, avec une grande cohérence et sans être forcé à aucun moment, ajoutant au contraire une grande variété à la lecture.
Les thèmes confinent toujours au monde onirique : de la réincarnation à la sorcellerie (thème qui est le personnage principal de plusieurs histoires), la solitude et surtout la guerre et la vengeance/le mal (en tant qu’entité indissociable). C’est dans la violence que les vêtements magiques se déchirent et qu’émerge l’être humain le plus brutal, sans aucun voile derrière lequel cacher sa sauvagerie primordiale.
Il s’agit, en bref, d’une collection d’histoires hautement recommandées, assez courtes et qui plairont à coup sûr à presque tous les profils de lecteurs qui choisissent de les lire.