Loyauté envers le fantôme d’Enrique Serna
Année de parution: 2022
Évaluation: hautement recommandé
Tout homme, aussi fascinant soit-il, finit par devenir ridicule à cause de son désir sexuel.
La phrase de Yukio Mishima m’est venue douloureusement à l’esprit lorsque j’ai commencé à lire la première histoire, Allegiance to a Ghost, une histoire qui commence à la manière de Serna : exposer à vif les motivations très banales qui animent les gens. à travers la vie ou dans le pire des cas nous nous laissons conduire. Le vieux trope d’un professeur baisant son élève (sans péché…) prend une tournure inattendue qui peut choquer certains (cela m’a même fait arrêter de lire un instant) ou encourager d’autres à continuer. en lisant. En tout cas, cela peut sortir le lecteur de la léthargie dans laquelle nous nous trouvons souvent.
Dans le même esprit, Serna continue de décortiquer les différentes circonstances qui nous obligent à abandonner cette vaine tâche de nager à contre-courant, en nous résignant à être entraînés sereinement vers l’inévitable collision avec les rochers de la dépravation et de la dépravation. Qu’il s’agisse d’obsessions invraisemblables, de passions viles ou même du moindre ennui, ce sont des raisons plus que suffisantes pour démarrer la roue qui finit par nous écraser.
L’histoire la plus longue (il pourrait aussi s’agir d’un court roman), tristement intitulée « Grand-mère Bramas », nous montre une femme désillusionnée, au bord de la vieillesse, qui a passé toute sa vie à réprimer ses instincts et ses désirs, un pied dans l’abîme. . les eaux de l’amour et de la sexualité. Et avec qui finirait-il par s’impliquer ? Eh bien, avec un jeune homme narcissique et immature qui pourrait très bien être son fils, non seulement à cause de la différence d’âge, mais aussi à cause de l’examen constant et de la transgression qui les unit. une relation vouée au plus tragi-comique de l’échec.
Enfin, Serna utilise l’idée du sosie pour explorer l’impulsion masochiste d’autodestruction. L’histoire dissonante qui donne son titre au livre est un bad trip, un rappel cruel que nous sommes esclaves de notre passé personnel, générationnel et même historique.
Au contraire, le cadre et la langue sont très locaux, ce qui peut brouiller les nuances (extrêmement importantes pour les textes courts) pour ceux qui ne sont pas familiers. Cependant, les personnages sont suffisamment complexes pour qu’on puisse s’y identifier de manière embarrassante.
**********************
Je vous laisse un lien ci-dessous pour que vous puissiez en savoir un peu plus sur les mots de l’auteur à ce sujet et sur d’autres livres d’Enrique Serna, que j’ai eu la chance de rencontrer en personne il y a quelques années, et encore une fois, il a eu la gentillesse de donne moi. un peu de votre temps.