Un autre nom (Septologie I)

Un autre nom Septologie I

La langue originale: norvégien

Titre original: Un autre nom

Traduction: Cristina Gómez Baggethun et Kirsti Baggethun

Année de parution: 2019

Évaluation: Hautement recommandé

Ces choses arrivent parfois, rarement, mais parfois elles arrivent. Maintenant, je sais que Jon Fosse est un auteur assez prolifique, ayant publié des romans, des pièces de théâtre et de la poésie pendant une quarantaine d’années et étant un temps nominé pour un prix Nobel. Mais moi, ne sachant pas tout, je l’ai découvert par hasard, pourrait-on dire par intuition, dans le rayon d’une certaine librairie dont j’ai souvent parlé. Un livre qui semblait contenir quelque chose d’intéressant, le premier de septologie (!), quelque chose qui ressemblait à une prose fraîche et moderne au moment où il se déroulait… Le fait est que le livre passe sur la liste d’attente des livres et reste là sur une étagère placée par d’autres auteurs nordiques, par exemple près d’Enquist, Ulven ou Kivirähk. Et soudain, il s’avère qu’il recevra le prix Nobel. D’un côté, je me sens un peu fier de mon nez littéraire, et de l’autre, un peu honteux qu’il ait pris la poussière pendant si longtemps.

La septologie susmentionnée est l’un de ses derniers travaux, commencé en 2019, et ce que nous avons ici est le premier de ses articles, qui, je le sais, semble être fortement influencé par certaines expériences personnelles avec l’alcool et la religion.

Le monologue interne est une ressource narrative qui, je pense, a été quelque peu abusée. Peut-être séduit-il certains auteurs car, bien qu’il soit déjà assez ancien, il conserve un aspect moderne, d’autant plus si les règles syntaxiques sont quelque peu forcées ou, par exemple, si la ponctuation est obscurcie. De plus, cela semble simple à utiliser, il suffit de commencer à mélanger beaucoup de choses, de laisser couler les pensées et de créer un sentiment de confusion et d’intensité. Le résultat n’est pas toujours bon, mais lorsqu’il est obtenu, la lecture devient suggestive et l’information pénètre de manière pénétrante.

Jon Fosse fait ça très bien. Son monologue se confond parfois avec une histoire à la première personne, et on y trouve des réflexions, des souvenirs, des souhaits, peut-être des rêves, des scènes réelles sans être possibles, et c’est l’une de ses grandes réalisations, qui détermine à quel groupe il appartient. ce qui est dit. Différentes possibilités d’une même vie, des choix abandonnés et ceux rendus impossibles par le destin, sont présentés simultanément dans la même histoire apparemment cohérente, mettant en vedette un personnage qui s’ouvre, s’observe ou observe son partenaire et interagit dans ces autres scénarios, passés ou imaginés, peut-être. essayer de les corriger ou simplement de les mémoriser. Un non-sens d’autofiction si vous voulez, oui, mais quand cela fonctionne réellement, c’est une option aussi valable qu’une autre.

Le peintre qui a placé ses tableaux face au mur jusqu’à y trouver la lumière qu’il recherchait, l’alcoolique au bord de l’effondrement, l’homme qui a perdu sa compagne et qui ne se souvient plus s’il a eu un enfant ou s’il voulait juste un, un et plusieurs personnages, qui depuis leurs petites maisons solitaires comme attirés par la ville, où se trouve peut-être un nœud où se rencontrent toutes les trajectoires.

Il y a quelque chose de malsain dans cette immersion entre l’obscurité et la neige qui tombe sans cesse, elle crée un certain malaise et véhicule une profonde lassitude qui pèse sur le personnage principal. Mais le lecteur, du moins moi, a le sentiment gratifiant d’être en dehors de ce monde sombre et écrasant et peut sans plus tarder profiter de scènes merveilleuses comme celles du couple qui traîne sur un terrain de jeu solitaire. stimulus que se connaître ensemble ou les chutes successives du peintre, peut-être un clin d’oeil biblique en attendant le cognac. La double présence du lecteur à l’intérieur et à l’extérieur de l’histoire, parfois immergé dans le récit, voyant, ressentant, peut-être souffrant, et une seconde plus tard, en sécurité chez lui dans un fauteuil.

Beaucoup de talent pour donner vie à toute cette complexité, ou plutôt pour la créer d’abord à partir de quelque chose qui semble si simple, puis pour la développer davantage et aboutir à la création d’une atmosphère adaptée, basée uniquement sur l’intelligence, une bonne main. et une prose pure, sans artifices ni artifices. Bon, qualité suffisante pour partir de très près pour le deuxième tome et commencer à corriger les erreurs.

D’autres œuvres de Jon Fosse ont été révisées à l’ULAD: Blancheur

Oliver Langelier

Une peu plus sur moi, passionné par les nouvelles tek et l'actualité. Je tâcherai de retranscrire toutes mes découvertes. Oliver Langelier