Livre du jour : Stuart Dybek : J’ai navigué avec Magellan
Langue originale: Anglais
Titre original: J’ai navigué avec Magellan
Traduction: José Luis Amores
Année de publication: 2003 année
Évaluation: Hautement recommandé
Qui sait pourquoi la mémoire ou les rêves sauvent des objets simples – un vélo, un pull, un saan – et les transforment en emblèmes de l’enfance.
Qu’est-ce que J’ai navigué avec Magellan: un roman, un livre d’histoires, une chronique d’une époque, un portrait d’une génération, tout cela ? La réponse courte serait « tout ce qui précède » ; Piker, à son tour, dirait qu’il s’agit d’une collection d’histoires plus ou moins interconnectées avec un protagoniste ou un témoin commun, aboutissant à un roman biographique dans lequel La vie est une collection de « Grands Moments ». (les citations sont les miennes).
Ce volume se compose de onze Moments se déroulant dans la banlieue de Chicago des années 50 et 60, où cohabitent Polonais, Mexicains, Italiens, etc. Dans un ordre plus ou moins chronologique, on assiste à des « moments stars de Perry Katzek » (épisodes d’enfance, amours, épreuves diverses, allées, venues, morts, etc.) racontés à partir d’un passé parfois plus réel que le présent.
Parmi les aspects les plus remarquables du roman, je voudrais mentionner les suivants :
- comment il grandit. Des souvenirs d’enfance plus ou moins classiques aux histoires matures, les textes acquièrent des couches et des significations, devenant plus complexes et passionnants.
- les différentes voix du texte, allant du « Kerouaquien » de Dickens, bien que sa référence la plus proche serait mon bien-aimé Stephen Dixon, tant dans son approche que dans la manière dont les textes sont vus et structurés.
- une chronique de son caractère en tant qu’époque et génération : anciens combattants, beats, hippies, membres de gangs, immigrants qui ont du mal à s’adapter à un nouveau pays, etc. Une autre Amérique des années 50 et 60.
- ses personnages principaux et les relations entre eux : Oncle Lefty, Mick, Perry, leurs parents… Complexe, contradictoire, doux et profondément humain.
- ses recherches sur les mécanismes de la mémoire.
Bref, un livre qui met du temps à démarrer (peut-être le style, peut-être ces histoires d’enfance plus ou moins conventionnelles), mais quand il arrive, il nous laisse avec des textes comme Les seins, nous ne le faisons pas (mon préféré, pour sa profonde beauté et sa tristesse) ou Que veux-tu (Le dernier point de la recherche et de l’évasion constantes qui poursuivent ses protagonistes) qui restera dans la mémoire de ce lecteur.