Livre du jour :Coven of Stories
L’histoire a convenu c’est une anthologie qui rassemble dix-sept inventions. Dix-sept inventions écrites par des auteurs espagnols ou latino-américains de treize pays différents.
Dix-sept inventions liées au terrorisme moderne dans ses registres les plus divers. Dix-sept fictions qui explorent les questions liées à la féminité (saut dans l’âge adulte, le désir, la maternité, la détention ou la misogynie).
Dix-sept inventions qui, ensemble, présentent un très haut niveau de littérature. Traitons-les un par un :
« El grito » de Mariana Torres est une micro-histoire surréaliste qui fusionne la plasticité de ses images avec sa vocation métaphorique.
« Susana », auteur Gabriela Arciniegas, reprend le motif introduit dans « El grito » (le motif qu’elle s’améliore, à son tour, « En paz »).
Adriana Díaz Enciso « Kantata » est une œuvre extrêmement dérangeante qui se distingue par son opacité conceptuelle et son atmosphère aboutie.
« Cat on Six Feet » de Carmen Boullosa traite du mal quotidien et de l’écho qu’il provoque.
La « Matadora » de Solange Rodríguez Pappe s’effondre en de nombreux endroits, culminant finalement en un puissant point culminant.
« Nain dans le train » et « Wheelchair » d’Ana María Shua sont deux exercices surréalistes en format court.
« Footprints of Hunger » d’Ana María Fuster Lavín est une histoire de vampire qui peut être évitée par la convention et qui a de bons moments, bien que sa finition et sa structure ne me convainquent pas vraiment.
« En paz » de Claudia Salazar Jiménez est divertissant et contient de bonnes doses d’humour noir.
« Cosita », écrit par María del Carmen Pérez Cuadra, est à la fois dérangeant et absurde (notez que je dis ce dernier comme un compliment).
Alicia Fenieux « Aphrodite » présente un environnement dystopique détaillé. Elle réfléchit à la sexualité des mineurs et à la fine ligne qui sépare le bénévolat de la pression des pairs.
« María » d’Alexandra Pagán Vélez est très linéaire avec son approche courte, mais contient des descriptions assez dégoûtantes qui ravissent ceux qui s’intéressent à ce genre de chose.
« La jeya » de Daína Chaviano semble sortir de la plume de l’occidental Edogawa Rampo et nous présente un résultat typique d’un de ces DVD live hentai des années 90.
« El Ojo » de Liliana Colanzi rappelle beaucoup Carrie, car il contient une faible dynamique entre une mère et sa fille, un fanatisme religieux et un puritanisme dépassé.
En bref, L’histoire a convenu c’est un volume au packaging thématique et heureusement éclectique. Il convient également de souligner que la qualité moyenne de ses composants est, pour le moins, élevée. C’est donc un plaisir d’assister aux retrouvailles !