Livre du jour : Alberts Bels : La Jaula
Titre original: Des bureaux
Année de publication: en 1972
Traduction: Rafael Martin Calvo
Évaluation: Hautement recommandé
Je me suis souvenu du « point négatif » de ce livre. Recherche de Juan José Saer. Quand le roman sera terminé, je pense qu’il y aura quelque chose dans ce Saer, mais les principaux noms qui me viennent à l’esprit sont Kafka et Dostoïevski. Prends le maintenant!
Pourquoi Percer Au début, il apparaît comme un roman policier, mais il finit par devenir un plaidoyer en faveur de la liberté humaine dans un monde « standardisé ». Ou plutôt, dans un monde où nous marchons sur des sentiers balisés en croyant jouir d’une liberté qui n’englobe que le périmètre de la cage invisible qui nous entoure. D’une part, la cage comme métaphore, comme cet insecte, le château ou le procédé du génie tchèque ; de l’autre, la culpabilité, les dilemmes moraux, qui constituent la prison que s’est imposée le génie russe.
Nous sommes en 1972, en RSS de Lettonie, et il faut, quoi qu’il arrive, passer outre la censure. D’où peut-être le choix de l’auteur de commencer dans le plus pur style « roman policier ». Depuis que l’architecte à succès Edmunds Berzs y a disparu, une enquête a été menée sous la direction de l’inspecteur Struga et un mystère a également été résolu. Et il y a quelques premiers chapitres qui se concentrent sur la description physique et psychologique, les enquêtes, les indices, les soupçons, les indications, etc. de Berzs, Edite (l’épouse de Berz) et Struga.
Mais quelque chose nous fait voir le roman prendre une autre direction : certaines similitudes, le jeu avec la figure du sosie, etc. Cela se produit au milieu du roman. Il y a un tournant, un moment où l’auteur hésite, après lequel ce qui aurait pu arriver à Berz (son cadavre ?) perd de son importance.
Le roman passe du policier au purement psychologique, devenant beaucoup plus oppressant et étouffant. La victime, le chercheur et la victime sont au cœur du roman, et leurs réflexions, délibérations, dilemmes, décisions sur la société, son rôle et son impact sur l’individualité deviennent le cœur du sujet.
Nous sommes tous des enfants de la société comme les noix d’un noyer. Un ver y entre et avale la noix, la laissant vide. Certains sont emportés par le vent avant d’être mûrs. (…) Nous sommes tous si semblables et pourtant si différents par nature.
Chaque roman est quelque peu compliqué. Percer c’est aussi. Il joue avec nous et avec la censure (parfois je doute qu’ils lisent le roman en entier) et transforme ce qui semble être un bon roman policier, malgré un certain sentiment déjà lu, en un très bon roman philosophico-existentiel.