Livre du jour : Naka Kansuke : Chiens
Titre original: chien / de chaux
Traduction: Ivan Díaz Sancho
Année de publication: 1924/1931
Évaluation: Bien
Chiens compile deux nouvelles de l’écrivain japonais Naka Kansuke, fortement influencé par le romantisme et le bouddhisme. Tous deux sont pleins de tristesse, de malheur et de pessimisme.
Le court roman qui a donné son titre à l’ensemble (1924) se déroule dans l’Inde médiévale pendant l’invasion musulmane, bien qu’en décrivant ce contexte, il tombe dans certains stéréotypes et prenne certaines licences historiques. Il sert de métaphore (pas vraiment subtile, il faut le dire) de l’animalité qui réside chez les humains, et contient des descriptions plutôt horribles.
Il raconte l’histoire d’un vieux brahmane qui vit dans une cabane au milieu de la forêt et commence à convoiter une belle et innocente jeune femme qui prie une statue d’un dieu singe à proximité ; Pour la posséder, il se transforme, lui et elle, en chiens.
« Dans l’ombre de l’arbre Bodhi » (1931), une histoire écrite à l’origine par Kansuke pour la fille d’un ami, rappelle vaguement le mythe de Pygmalion. Le sculpteur y crée une réplique de sa fille décédée, et l’assistant qui l’aimait de son vivant se tourne vers les dieux pour donner vie aux œuvres de son maître.
Laisse tomber ça nAucune des histoires de Kansuke ne m’a semblé remarquable. Ils sont entachés de plusieurs défauts : une prose qui a tendance à surexpliquer, de ce fait des intrigues trop longues et quelques scènes répétitives, en plus des personnages extrêmement plats et linéaires. Pourtant, j’avoue qu’elles font leur travail de fables misanthropes et comportent quelques passages notables. De Dogs, que j’ai beaucoup plus apprécié que son successeur, je soulignerais, par exemple, sa prémisse et quelques scènes horribles ; « L’Arbre de la Bodhi », en revanche, ne conserverait guère ses touches fantastiques.